Alfred Kubin, Die Sauger
Et s’ils n’y avaient plus de différence entre nos rêves et
nos jours ? Si nos rêves se déployaient tout entier et seulement au sein
de nos jours ? Si nous vivions nos rêves à la pleine lueur de ce que nous
sommes, pensons, ressentons, voulons le jour, éveillés, conscients, rationnels
même parfois ? Si nous vivions nos rêves comme des perceptions ? S’ils
se passaient là devant nous ? Si nous y étions ?
Et si nos rêves n’étaient plus seulement structurés par l’inconscient
mais se jouaient de jour ? Si au lieu de parfois se frayer une voie jusqu’au
jour, pour parfois y rester un peu, si nos rêves nous pénétraient du dehors ?
Si nous n’étions plus qu’un ? Si celui que nous sommes
parfois la nuit ne parlaient plus à celui que nous sommes parfois le jour ?
Si, endormis ou éveillés, nous n’étions plus que diurnes ?
Alors, nous ne rêverions plus.
La
Cité du rêve
d’après
L’Autre Côté
d’Alfred Kubin
Scénario,
mise en scène, décors, lumière, Krystian Lupa
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