jeudi 4 octobre 2012

chi.mère

L’autre en soi
« Le microchimérisme se définit par la présence en faible quantité dans un organisme, sur le long terme, de cellules ou d’ADN provenant d’un autre individu sans qu’il n’y ait apparemment de réaction de greffon contre l’hôte (GvDH) ou de rejet de greffe. Il survient à l’occasion d’une transfusion sanguine, d’une transplantation d’organe et durant la grossesse. Le transit transplacentaire de cellules est un phénomène constant, bidirectionnel, commençant vers la quatrième semaine de grossesse. Le transfert cellulaire se faisant dans les deux directions, deux types de microchimérisme sont rencontrés :
- le microchimérisme fœtal (MCF) (transfert fœto-maternel) ;
- le microchimérisme maternel (transfert materno-fœtal).
La situation se brouille dans la mesure où, au cours de la grossesse, le fœtus peut acquérir des cellules maternelles d’origine fœtale provenant d’une grossesse antérieure ou d’un avortement antérieur. C’est ainsi que des hépatocytes masculins ont été identifiés dans le foie de fillettes n’ayant jamais reçu de produit sanguin. […]
Des cellules de fœtus mâle ont été identifiées chez des femmes jamais transfusées jusqu’à 27 ans après la naissance d’un garçon »
C. Boyon, P. Collinet, L. Boulanger, D. Vinatier (2011) Microchimérisme fœtal : un bien ou un mal pour le fœtus et sa mère ? Gynécologie Obstétrique & Fertilité, Volume 39, Issue 4, Pages 224-231.



Mieux se souvenir de soi par l’autre en soi ??....
Par le passé, certaines études tendaient à mettre en avant un lien entre nombre de grossesses et risque de développer la maladie d'Alzheimer. Une récente étude dirigée par J. Lee Nelson du Centre de recherche sur le cancer Fred Hutchinson et parue dans la revue PLoS One suggère que des cellules fœtales, par le truchement du microchimérisme, iraient se placer dans le cerveau de la femme enceinte et pourraient protéger celle-ci de l'apparition de la maladie d'Alzheimer.
Abstract: “In humans, naturally acquired microchimerism has been observed in many tissues and organs. Fetal microchimerism, however, has not been investigated in the human brain. Microchimerism of fetal as well as maternal origin has recently been reported in the mouse brain. In this study, we quantified male DNA in the human female brain as a marker for microchimerism of fetal origin (i.e. acquisition of male DNA by a woman while bearing a male fetus). Targeting the Y-chromosome-specific DYS14 gene, we performed real-time quantitative PCR in autopsied brain from women without clinical or pathologic evidence of neurologic disease (n = 26), or women who had Alzheimer’s disease (n = 33). We report that 63% of the females (37 of 59) tested harbored male microchimerism in the brain. Male microchimerism was present in multiple brain regions. Results also suggested lower prevalence (p = 0.03) and concentration (p = 0.06) of male microchimerism in the brains of women with Alzheimer’s disease than the brains of women without neurologic disease. In conclusion, male microchimerism is frequent and widely distributed in the human female brain”.
Chan WFN, Gurnot C, Montine TJ, Sonnen JA, Guthrie KA, et al. (2012) Male Microchimerism in the Human Female Brain. PLoS ONE 7(9): e45592.






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