Quel
est donc cet homme qui voit le désir d’un autre donné à sa femme ; quel
est donc cet homme qui ne supporte pas de voir, là "dehors", ce désir qu’il ne sent pas, là "dedans" ;
quel est donc cet homme qui pénètre sa femme d’un couteau? Cet homme est pénétré par un désir qui lui est
étranger, qui lui vient du dehors avec toute l’insistance des gémissements de
sa femme dans les bras de son amant. Ce meurtre ne crie pas vengeance à l’adultère ;
les coups portés ne trouvent pas leur acharnement dans la jalousie haineuse du
mari trompé ; c’est le désir qui fait effraction, pénètre, viole, coupe, s’acharne,
s’impose, intolérable, à cet homme qui ne désirait plus. Ce meurtre est un acte
de déni du désir qui s’impose bruyamment là ("dehors") où on avait su l’étouffer, là ("dedans") où on
avait pensé pouvoir aimer sans désirer. L’incarcération est un enterrement dans
une tombe de silence de ce désir qui s’abat sur lui, et de cet acte qui en
prouvait toute la violence. La période de probation est un lent éveil, par
quelques mots, quelques fleurs, d’un désir autre, qui ne saigne pas.
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