Sandrine Buring, Ch(ose) ou l'éprouv'être
Métamorphoser
Oser regarder
Changer sa perception
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Stéphane Olry, Hic sunt leones / Là-bas, il y a des lions
« Nous, les quatre enfants, sommes réunis dans la Danseuse. [...] Nous sentons le corps de la Danseuse avancer comme un palanquin ondulant à notre guise. Nous percevons le battement tranquille de son cœur. Nous avons constaté alors que la Danseuse discutait, que nous pouvions, nous, les quatre enfants, en accélérer le rythme et faire affleurer le sang à ses joues. [...]
Par
ses narines nous parviennent les fragrances des arbres au milieu desquels elle
marche. En un pas, le parfum sucré et piquant des pommes pourries au pied de
l'arbre a succédé aux essences résineuses des pins noirs. Nous nous régalons de
ce festin de parfums. Nous encourageons notre hôtesse à ramasser une pomme qui
a roulé à ses pieds. Nous l'excitons à porter le fruit à son visage. L'odeur de
la pomme encore verte pénètre d'abord ses narines. Nous murmurons à la Danseuse
de mordre dedans. Le parfum s'engouffre à l'intérieur de son corps, gonfle et
se répand. Alors, nous, les quatre enfants, invitons la Danseuse à récidiver, à
croquer à nouveau dans la peau du fruit, à mastiquer la chair lentement, à
libérer les sucs, les goûter et à déglutir au rythme qui nous permet de
savourer le plus longtemps possible ces sensations. Toutes ces actions
machinales suggérées par nous, les quatre enfants, font affleurer à la
conscience de la Danseuse ce jugement : "Elle est bonne cette pomme". »
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