vendredi 27 juillet 2012

le monde moderne n'est pas bavard





« Il faut représenter la vie non pas telle qu’elle est, mais telle qu’on la voit en rêve. »
« Надо изображать жизнь не такою, как она есть, и не такою, 
как должна быть, а такою, как она представляется в мечтах. »

Anton Tcheckhov, La Mouette. Traduction d’Elsa Triolet, Paris, Editeurs Français Réunis, 1954




« La vie telle qu’elle est, pourquoi la peindre ? Elle est là. 
C’est telle qu’elle devrait être, telle qu’on la souhaiterait qu’il faut la montrer. »

Marguerite Duras, La Mouette. Dans : Théâtre IV, Paris, Gallimard, 1985, p.409.



 
« Il faut peindre la vie non pas telle qu’elle est, ni telle qu’elle doit être, 
mais telle qu’elle se représente en rêve. » 

Françoise Morvan et André Markowicz, Note des traducteurs, préface à La Mouette
Arles, Actes Sud, 1996, p.13.




Ici, un texte de Sarah Cillaire comparant et commentant  
La Mouette d’Anton Tchekhov 
à l’adaptation libre de Marguerite Duras (1985).




« Les modernes eux-mêmes ont énoncé que tout art authentique devait en finir avec la représentation, se tenir au plus près du dynamisme vital dont les corps sont porteurs et abolir la funeste distance entre acteurs et public, scène et salle, afin de fonder un collectif festif où tous auront indistinctement leur place active. L’idée fait ainsi son chemin d’un « théâtre » sans aucune théâtralité, d’un théâtre qui abolit le théâtre. Religion contemporaine, peut-être, que ce désir éperdu de se confondre avec le réel nu de corps que rien ne représente, et qui ne représente rien […] Contre le théâtre sans théâtre, contre l’apologie du corps et de l’inséparation, préparons l’avenir du théâtre fidèle au théâtre »

Alain Badiou, Eloge du théâtre, lieu métaphysique, Le Monde, 16.07.2012







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