Hiroshige
Voyageur descendant de son cheval près d'un restaurant sur la
route de Kamakura,
Série des Cinquante-trois étapes du Tokaido,
1833-1834
Ichiyusai Hiroshige – « L’atelier de mon propre
divertissement »
« Comment une œuvre d’art est perçue au Japon…. Notre manière de voir en Occident est le plus
souvent purement esthétique, ou simplement intellectuelle et s’attache à
apprécier la forme, les couleurs, la composition ou la signification de l’œuvre.
La vision de l’art au Japon est très différente. Le Japonais s’attache moins à
l’apparence mais vit littéralement l’observation de l’œuvre comme un support de
méditation. Une œuvre est avant tout un prétexte à un voyage intérieur.
Il est toujours frappant d’observer un Japonais qui contemple
une œuvre. Il est beaucoup plus concentré qu’un Occidental parce qu’il effectue
virtuellement le voyage que l’artiste l’invite à faire et ne se contente pas d’un
simple rapport esthétique ou intellectuel à l’œuvre. Ainsi, au bout d’un
moment, il est très probable qu’il s’y soit déplacé très loin, qu’il ait été
accompagné par l’artiste dans ses plus lointains méandres ».
Hiroshige
Voyageur descendant de son cheval près d'un restaurant sur la
route de Kamakura,
Série des Cinquante-trois étapes du Tokaido,
1833-1834
détail
Vincent Van Gogh
« La déraison et le tourment caractérisent le mieux
cette œuvre… out a été dit sur la fragilité psychologique de Van Gogh, sur ses
troubles bipolaires, sa schizophrénie et sur ses crises de délires accompagnées
d’hallucinations, ainsi que sur leurs conséquences directes sur sa manière de
voir le monde. Mais il est légitime de se demander si l’analyse de ces troubles,
mise en relation avec celle de son œuvre n’a pas finalement fait oublier l’essentiel.
Une approche plus traditionnelle permet de constater avant
tout que ses références vont se tourner vers un art qui est le contraire de
celui qu’il a produit : celui de Hiroshige. Un art dont toute la
philosophie repose sur la solidité, la composition, la sérénité, le voyage et
la paix intérieure.
… Il va faire du Japon fantasmé un refuge, une réalité
rêvée, s’y transporter avec une intensité encore accentuée par ses troubles
psychiques… »
Van Gogh
Le bon Samaritain (d'après Delacroix)
1890
Textes extraits de l'exposition à la pinacothèque.