mardi 4 septembre 2012

das Heimliche





« Notre maisonnette était une pièce d’environ quatre mètres carrés qui devait servir à la fois de salle à manger, chambre à coucher, atelier et vestibule. Après quelques marches et sur le palier, trois portes donnaient accès à une douche, un toilette et une cuisine, aux dimensions si réduites que l’on avait juste de quoi se tourner. Je souhaitais qu’elle soit petite – car plus elle était petite plus elle était intra-utérine »

 
« Nous avions apporté les accessoires en verre et en nickel de notre appartement de Paris et nous avons peint les murs de différentes couches de peinture. N’étant pas en situation de pouvoir mener à terme mes idées décoratives délirantes, je ne souhaitais que les proportions nécessaires pour nous deux et seulement pour nous deux »


« Ce fût là où j’appris à m’appauvrir, à limiter et à limer ma pensée pour qu’elle devienne aussi efficace qu’une hache, et où le sang avait le goût du sang et le miel le goût du miel. C’était une vie dure, sans métaphore ni vin, une vie à la lumière de l’éternité. Les élucubrations de Paris, les lumières de la ville et les bijoux de la Rue de la Paix ne pouvaient pas résister à cette autre lumière totale, centenaire, pauvre, sereine et intrépide comme le front concis de Minerve »


« Notre maison a grandi exactement comme une véritable structure biologique, par bourgeons cellulaires. A chaque nouvel élan de notre vie correspondait une nouvelle cellule, une pièce ».

Salvador Dalí, La vie secrète de Salvador Dalí
Portlligat.




mardi 7 août 2012

Tu es cela



L’identité n’est pas réflexivité. Elle est d’abord et toujours regard, déclaration, désignation de l’autre. Monsieur Klein, c’est vous. Affirmation. Attribution d’une identité qui n’est pas à démontrer. La charge de la preuve revient à celui qui voudrait ne pas être Monsieur Klein.
Monsieur Klein cesse d’occuper sa place de sujet dès qu’un autre vient y occuper l’adresse : il ne découvre pas seulement les « Informations Juives » jusqu’au pas de sa porte ; il est également mis face à la « distinction de la place déblayée pour le sujet sans qu’il l’occupe, et du Moi qui vient s’y loger », étrangeté de cette « rencontre du sujet avec l’image narcissique […] dans des conditions qui lui font apparaître qu’elle usurpe sa place » (1). Cette image, ce nom, ce Moi, cet autre identifié par l’autre comme moi-même, il s’y « précipite » et « s’objective dans la dialectique de l’identification à l’autre » (2). Cet « autre » est littéralement autre, rejeté en tant que tel. Puis il perd son altérité. Et ce justement parce que l’objectivation précède ici l’identification à l’autre et la permet, l’accélère. Objectivé par l’autre, Monsieur Klein cesse d’occuper sa place de sujet et quelque Moi peut alors en usurper l’adresse. Il court alors littéralement « jusqu’à la limite extatique du ‘Tu es cela’, où se révèle à lui le chiffre de sa destinée mortelle » (3).






1. Jacques Lacan. 1960. Remarque sur le rapport de Daniel Lagache : « Psychanalyse et structure de la personnalité ». Dans : Ecrits. Seuil. p.668.
2. Jacques Lacan. 1949. Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je telle qu’elle nous est révélée dans l’expérience psychanalytique. Dans : Ecrits. Seuil. p.94.
3. Ibid. p.100.





lundi 6 août 2012

un bien pour un mal pour un bien


"Farhadi a dit : « La tragédie moderne n’est pas le combat du bien et du mal, mais du bien et du bien. » Quand ce combat se condense dans l’esprit malmené d’un seul personnage, on appelle ça un dilemme ; quand tous les personnages d’un écheveau en portent un avec les contraintes, le passé et les désirs qui leur sont propres, on obtient une situation. Enfin, quand chacune des branches des alternatives n’obligent pas seulement les vies et l’honneur des concernés, mais force toute une société à constater que les lois des hommes ne sont pas à l’image de celles du Dieu dont ils se réclament, on appelle ça un film de Farhadi" (+)

dimanche 5 août 2012

trace





"Rien ne distinguent les souvenirs des autres moments : 
ce n'est que plus tard qu'ils se font reconnaître, 
à leur cicatrice"

La Jetée - 1962
Chris Marker
29.07.1921/29.07.2012


vendredi 3 août 2012

l'analyse est




"The analysis is a job is a trap is a privilege is a luxury is a duty is a duty towards myself my parents my husband my children is a shame is a fare is a love affair is a rendez-vous is a cat and mouse game is an interment is a joke makes me powerless makes me into a cop is a bad dream is my interest is my field of study is more than I can manage makes me furious is a bore is a nuisance is a pain in the neck"

Louise Bourgeois, c. 1958 
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Louise Bourgeois, Freud's Toys (pdf)


mercredi 1 août 2012

when what remains is other's look




Sally Mann
What remains
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cadavre > cadaver > cadere > tomber 
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Désirée Dolron
Xteriors
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