jeudi 11 octobre 2012

des rêves et des jours


 Alfred Kubin, Die Sauger



Et s’ils n’y avaient plus de différence entre nos rêves et nos jours ? Si nos rêves se déployaient tout entier et seulement au sein de nos jours ? Si nous vivions nos rêves à la pleine lueur de ce que nous sommes, pensons, ressentons, voulons le jour, éveillés, conscients, rationnels même parfois ? Si nous vivions nos rêves comme des perceptions ? S’ils se passaient là devant nous ? Si nous y étions ?
Et si nos rêves n’étaient plus seulement structurés par l’inconscient mais se jouaient de jour ? Si au lieu de parfois se frayer une voie jusqu’au jour, pour parfois y rester un peu, si nos rêves nous pénétraient du dehors ?
Si nous n’étions plus qu’un ? Si celui que nous sommes parfois la nuit ne parlaient plus à celui que nous sommes parfois le jour ? Si, endormis ou éveillés, nous n’étions plus que diurnes ?
Alors, nous ne rêverions plus.

La Cité du rêve
d’après L’Autre Côté d’Alfred Kubin
Scénario, mise en scène, décors, lumière, Krystian Lupa



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