samedi 28 juillet 2012

vulnérables



Sandrine Buring, Ch(ose) ou l'éprouv'être


Métamorphoser
 

Oser regarder


Changer sa perception


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Stéphane Olry, Hic sunt leones / Là-bas, il y a des lions


« Nous, les quatre enfants, sommes réunis dans la Danseuse. [...] Nous sentons le corps de la Danseuse avancer comme un palanquin ondulant à notre guise. Nous percevons le battement tranquille de son cœur. Nous avons constaté alors que la Danseuse discutait, que nous pouvions, nous, les quatre enfants, en accélérer le rythme et faire affleurer le sang à ses joues. [...] 
Par ses narines nous parviennent les fragrances des arbres au milieu desquels elle marche. En un pas, le parfum sucré et piquant des pommes pourries au pied de l'arbre a succédé aux essences résineuses des pins noirs. Nous nous régalons de ce festin de parfums. Nous encourageons notre hôtesse à ramasser une pomme qui a roulé à ses pieds. Nous l'excitons à porter le fruit à son visage. L'odeur de la pomme encore verte pénètre d'abord ses narines. Nous murmurons à la Danseuse de mordre dedans. Le parfum s'engouffre à l'intérieur de son corps, gonfle et se répand. Alors, nous, les quatre enfants, invitons la Danseuse à récidiver, à croquer à nouveau dans la peau du fruit, à mastiquer la chair lentement, à libérer les sucs, les goûter et à déglutir au rythme qui nous permet de savourer le plus longtemps possible ces sensations. Toutes ces actions machinales suggérées par nous, les quatre enfants, font affleurer à la conscience de la Danseuse ce jugement : "Elle est bonne cette pomme". »



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