lundi 11 juin 2012

l'empire des sens


"un corps cela se jouit. Cela ne se jouit que de le corporiser de façon signifiante. […] Comme le souligne admirablement cette sorte de kantien qu’était Sade, on ne peut jouir que d’une partie du corps de l’Autre, pour la simple raison qu’on n’a jamais vu un corps s’enrouler complètement jusqu’à l’inclure et le phagocyter, autour du corps de l’Autre. […] Jouir a cette propriété fondamentale que c’est en somme le corps de l’un qui jouit d’une part du corps de l’Autre. Mais cette part jouit aussi […] le jouir du corps comporte un génitif qui a cette note sadienne sur laquelle j’ai mis une touche, ou, au contraire, une note extatique, subjective, qui dit qu’en somme, c’est l’Autre qui jouit" 
(Lacan J. 1972. Encore, Le séminaire, Livre XX, p.33).

Jouissance phallique :
jouir du corps au sens objectif du génitif : jouir de l’objet corps de l’autre, de l’organe, du phallus.
Jouissance de l'Autre :
jouir du corps au sens subjectif du génitif : le corps comme sujet du jouir, le corps de l’Autre qui jouit.

L’empire des sens :
l’homme est en position de jouir-de l'Autre : c’est le corps de l’Autre, de La femme qu'il laisse jouir de lui.
La femme le réduit au contraire à son phallus. Jusqu’à le lui couper.


Si l'on suit les qualificatifs lacaniens, ce film dit d'érotisme féminin offre donc 
à l'homme une jouissance féminine, en ce qu'il jouit de l'Autre, jusqu'à la mort, 
et à la femme une jouissance masculine, en ce qu'elle jouit du phallus, voire du pénis.



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